event 08 Jun 2021

Nexus Blog // Faire face aux risques complexes - sur la “ROAD” de la planification durable des ressources en Afrique de l'Ouest

Début mai, un webinaire a été organisé à l'intention des partenaires des projets ‘Dialogue régional Nexus dans le bassin du Niger’, ‘Améliorer la sécurité et la résilience au changement climatique dans les contextes fragiles à travers le Nexus Eau-Energie - Sécurité Alimentaire-FREXUS’ et du projet ‘Soutien à la gestion des ressources en eau du lac Kivu et de la rivière Ruzizi'. Ces projets sont financés conjointement par la Commission européenne (DG INTPA et Délégation de l’EU au Rwanda) et le Ministère Allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la GIZ.

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La vie sur le fleuve Niger, le principal fleuve d'Afrique de l'Ouest © GIZ

Une trentaine de participants du Mali, du Niger, de la Guinée, du Cameroun et d'autres pays, ont pris connaissance des avantages supplémentaires de l'approche Nexus Eau-Energie-Sécurité Alimentaire (Nexus EESA)dans le contexte de l'Afrique de l'Ouest - une région qui est de plus en plus confrontée à des conflits autour des ressources naturelles qui sont exacerbés par le changement climatique. À titre d'exemple concret, la mise en œuvre du Nexus dans le plan opérationnel de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) a été présentée. L'événement s'est terminé par la présentation d'un outil d'évaluation des risques et de prise de décision appliqué aux différents projets du plan opérationnel de l’ABN.

Pourquoi l'approche eau-énergie-sécurité alimentaire est-elle essentielle pour garantir l'accès et la disponibilité des ressources naturelles ?

En quoi diffère-t-elle des modes de pensée et d'actions traditionnels et comment peut-elle contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable ? Ces questions ont été abordées par Alexandre Mesnil, coordinateur du projet FREXUS à la GIZ , qui a lancé le webinaire. Les pays du Bassin du Niger et de la région sahélienne font face à une pression croissante sur les ressources naturelles telles que l'eau, l'énergie et la terre. Ces demandes de plus en plus concurrentielles se déroulent dans un contexte de changements climatiques et d'instabilité politique, qui renforcent souvent voir exacerbent les tensions entre les communautés et déclenchent des conflits. L'approche Nexus fournit alors un cadre approprié pour une gestion intégrée, holistique et efficace des ressources. En offrant des opportunités de développement résilient aux changements climatiques et en incluant les communautés les plus vulnérables dans le processus de planification, elle favorise la paix et la stabilité.

Améliorer la planification des ressources durables à travers l'approche Nexus - le cas de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN).

Le Dr Ousmane Seidou, professeur de ressources en eau à l'Université d'Ottawa, a ensuite donné un aperçu du plan opérationnel de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) et de l'intégration de l'approche Nexus à ce même plan.

L'ABN est une organisation intergouvernementale d'Afrique de l'Ouest visant à encourager la coopération dans la gestion et le développement des ressources naturelles du bassin du fleuve Niger. Le successeur de la Commission du fleuve Niger est composé de neuf Etats membres : le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad.

La vision de l'ABN est de “faire du Bassin du Niger un espace commun de développement durable par une gestion intégrée des ressources en eau et des écosystèmes associés, pour l'amélioration des conditions de vie et la prospérité des populations à l'horizon 2025". Cependant, les principaux défis dans la région sont la sécurité alimentaire, l'accès à l'eau et à l'énergie, le changement climatique, la dégradation de l'environnement et les conflits autour des ressources naturelles.

Operational Plan NBA. © O. Seidou, C. Ringler, S. Kalcic, L. Ferrini, R. TraoréIntégration
Plan opérationnel de l'ABN. © O. Seidou, C. Ringler, S. Kalcic, L. Ferrini, R. TraoréIntégration

L'Autorité du Bassin du Niger a élaboré plus de 300 projets dans son plan opérationnel 2016-2024 pour réaliser la vision partagée du Bassin du Niger. Ces projets couvrent un large éventail d'investissements : du développement des infrastructures, telles que les grands barrages, les équipements d'irrigation et les voies de navigation pour le développement socio-économique, à la préservation des écosystèmes du bassin, tels que le delta intérieur du Niger, en passant par des interventions visant à renforcer la gouvernance et la gestion des ressources naturelles partagées du bassin. Toutefois, sans une évaluation minutieuse de ces projets et de leurs liens, les ressources rares et fragiles que sont l'eau, les terres et les écosystèmes pourraient subir des dommages irréversibles.

Un outil pour gérer les risques complexes dans les systèmes critiques.

Dans ce contexte, le Dr Seidou a présenté le processus d'évaluation des risques et des options pour la prise de décision (acronyme anglais : ROAD) - un outil prometteur qui permet aux décideurs d'identifier et d'évaluer les risques au sein des systèmes alimentaires, énergétiques, environnementaux et hydriques.

Cette approche, participative et systémique, a été appliquée pour identifier les mesures permettant de faire face aux principaux risques dans l'ensemble du bassin du Niger. Les résultats de l'évaluation des risques ont permis d'identifier et de classer les interactions entre les projets du plan opérationnel de l’ABN en matière de sécurité hydrique, énergétique et alimentaire- et de durabilité environnementale et ce, dans un contexte transfrontalier. De plus, le Dr Seidou a élaboré une évaluation quantitative des actions du plan opérationnel ainsi que les contraintes liées de cette étude.

L'événement s'est terminé par une session de questions et de discussions ouvertes.

Autres ressources

Les diapositives utilisées dans les présentations peuvent être trouvées ici.

A propos des intervenants

Alexandre Mesnil est expert technique à la GIZ depuis sept ans et est responsable d'un projet NEXUS EESA dans la région du Sahel, le projet FREXUS. Il a travaillé pendant les 10 dernières années à l'étranger dans le secteur de l'eau dans la région MENA pour la GIZ et pour la Coopération française. Il a étudié la géographie à l'Université de Paris Sorbonne, France. Alexandre est basé à Eschborn, en Allemagne, et se rend régulièrement dans la région du Sahel.

Dr Ousmane Seidou est professeur de ressources en eau au département de génie civil de l'Université d'Ottawa et professeur adjoint à l'Institut pour l'eau, l'environnement et la santé de l'Université des Nations Unies. Il a plus de 20 ans d'expérience dans la recherche, l'enseignement et les activités de renforcement des capacités liées à la gestion des ressources en eau, aux risques hydrologiques et à l'adaptation à la variabilité et aux changements climatiques.

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